par le père Jean Paul Cazes.
Ac 12,1-11 Ps 33(34) 2Tm 4,6-8+17-18 Mt 16,13-19
Célébrer avec toute l’Eglise nos deux saints patrons, ce n’est pas seulement nous souvenir d’eux mais nous inspirer d’eux afin que notre vie paroissiale devienne de plus en plus ce que doit être une paroisse : c’est à dire une communauté de foi en Jésus-Christ qui, par sa foi et sa vie fraternelle, annonce le Christ.
Vous connaissez, en gros, le parcours humain et spirituel de Pierre et de Paul.
Pierre a probablement peu d’éducation, mais il sait gérer sa petite entreprise de pèche. Alors que sa vie est centrée sur le lac de Tibériade Jésus ouvre son horizon restreint et l’envoie comme pécheur d’hommes.
Dans les toutes premières années de la vie de l’Eglise, il lui faudra être libéré plusieurs fois afin qu’il réalise vraiment qu’il est envoyé pour répandre la Bonne Nouvelle dans le monde entier. L’épisode de notre première lecture, qui est représentée par un des tableaux qui ornent le chœur de notre église, montre Pierre en prison, libéré par l’ange. Pierre doit être libéré de sa prison physique mais aussi de ses a priori ; il doit découvrir que la Bonne Nouvelle est o0erte par le Christ à tous les
hommes et non seulement aux juifs de naissance ; il doit découvrir que le baptême est offert à tous, qu’ils soient juifs ou romains, car Dieu ne fait pas de différence entre les hommes. Il devra mener une difficile lutte intérieure pour passer de son régionalisme juif à l’universalité de l’Eglise voulue par le Christ. Il n’est pas facile d’avoir un cœur universel ; pourtant, l’Eglise fondée par Jésus est universelle par naissance, ce que nous traduisons par « catholique ». Voilà quel est le ministère de Pierre et de ses successeurs : rassembler dans l’unité de leur diversité tous les peuples pour leur annoncer l’évangile du salut, ces peuples qui sont déjà présents le jour de la Pentecôte : Parthes, Mèdes, Elamites, habitants de la Mésopotamie, de la Judée et de la Cappadoce, du Pont et de l’Asie, de la Phrygie et de la Pamphylie, etc. La liste complète est au chapitre 2 des Actes des Apôtres.
J’en proffite pour vous dire combien je me réjouis de constater que notre assemblée paroissiale est une figure, bien modeste mais réelle, de cette universalité de l’Eglise grâce à la diversité d’origine de ses membres.
Paul, quant à lui, est à l’opposé de Pierre. Juif de naissance, il est aussi citoyen romain par son père. Cultivé, parlant le grec avec aisance, il fait partie de l’élite intellectuelle. Il est pharisien, passionnément attaché à la loi de Moïse qu’il défendra jusqu’au crime contre ceux qui suivent Jésus, un prétendu messie. Il lui faudra le choc du chemin de Damas pour découvrir en même temps le Christ ressuscité et sa propre mission : « Va, c’est au loin, vers les nations païennes, que je vais, moi, t’envoyer » (Ac