EGLISE VERTE : Les axes prioritaires retenus en 2022 se sont concrétisés en 2023


• Bilan énergétique des bâtiments (Eglise, Presbytère et Maison Paroissiale) par l’ALEC (Agence Locale Energie Climat) en juin 2022.
Suite à la réception de l’étude mi-2023, un plan d’actions a été établi en lien avec les responsables de la paroisse (incluant la Maison Vicariale). Sa mise en œuvre est coordonnée bénévolement par un paroissien ingénieur thermicien, en conformité avec le budget annuel alloué par le Conseil Paroissial.
• Ateliers « Fresque du Climat » : pour sensibiliser les participants de tous âges aux enjeux de la transition écologique et humaine, un atelier s’est tenu en 2022 et un autre en 2023.
• Une soirée pour les jeunes (aumônerie, scouts) : projection d’un extrait de film et débat pour nourrir sa capacité d’émerveillement et prendre conscience de la fragilité de notre Terre.
• Parcours Familles : cette proposition s’adresse à toutes les familles chrétiennes qui souhaitent avancer en famille dans un chemin global de conversion écologique. Le parcours alterne des temps de partage en famille (pour grandir en famille) et des rencontres en groupe avec toutes les familles participantes afin de partager les découvertes, les avancées, les questions et les difficultés.
Trois familles ont expérimenté le parcours, finalisé en 2023. Elles ont été accompagnées tout au long
du parcours par des réunions de suivi pour partager les joies, les difficultés et maintenir la motivation.
Au cours de la réunion conviviale de clôture, les familles ont pu témoigner des fruits reçus : un dialogue parents/enfants à parité et en vérité, des liens renforcés et l’engagement d’agir concrètement pour l’avenir.
Trois réunions de rencontre avec les familles pilotes ont eu lieu en 2023 : 23 mars et 8 juillet et 18 novembre
• Jardin « partagé » attenant à la Maison Paroissiale : les jardiniers sont toujours aussi motivés d’autant plus que les paroissiens répondent avec fidélité et générosité aux appels aux dons. Un grand merci à tous !
Les temps forts de l’année : la « recharge » des bacs (un grand merci aux scouts qui ont aidé pour la terre), le nouveau réservoir d’eau et la bénédiction du jardin à l’occasion de la fête paroissiale le 25 juin 2023.

Homelie du 18 février 2024   1er dimanche de Carême  Année B

 

par le Père Jean Paul Cazes


Genèse 9,8-15   Psaume 24   1Pierre 3,18-22   Marc 1,12-15

Baptême-Confirmation-première communion de Nké-Tabitha BIDZOGO

 

Il est possible que beaucoup d’entre vous ne connaissent pas le prénom « Tabitha ». On le trouve dans le livre des Actes des Apôtres, au chapitre 9, versets 36 à 43. Tabitha est une femme qui appartient à la communauté des premiers disciples ; elle vit à Joppé, l’actuelle Jaffa. Elle était, dit le texte, « riche des bonnes œuvres et des aumônes qu’elle faisait » (Ac 9,36), et donc certainement très aimée et respectée. A la demande de la communauté, Pierre va ressusciter cette femme qui venait de mourir ; comme Jésus pour la fille de Jaïre, Pierre ordonne : « Tabitha, lève-toi. » La conclusion de ce miracle : « Tout Joppé fut au courant, et beaucoup crurent au Seigneur. »

Si je vous résume ce passage des Actes des Apôtres, c’est que l’une d’entre nous a choisi ce nom comme nom de baptême.

Nké est une adulte, d’origine camerounaise. Après un long cheminement, et à travers de graves ennuis de santé, elle est entrée au catéchuménat il y a deux ans environ. Et voici qu’aujourd’hui ce chemin arrive à son terme : dans quelques instants, elle va recevoir les trois sacrements de l’initiation chrétienne : le baptême, la confirmation et l’eucharistie. Je viens d’ailleurs de dire une bêtise : si le catéchuménat de Nké s’achève, la vie chrétienne de Tabitha prend son essor. Son baptême n’est pas une fin mais une éclosion.

En ce premier dimanche de Carême, Tabitha nous rappelle l’importance primordiale de notre vie de baptisés-confirmés. Avant d’être un temps de privations et d’efforts, le Carême est un temps de renouvellement de notre propre baptême, un temps qui nous est donné pour demander la grâce d’être vraiment fils et filles de Dieu, et frères et sœurs les uns des autres.

Alors, avec Tabitha, et autour d’elle, vivons joyeusement ce Carême à la rencontre de Celui qui peut et qui veut nous ressusciter à chaque instant de notre vie.

En grec, le nom de Tabitha se traduit par « Gazelle » !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Carême 2024

 

Chemin de croix chaque vendredi à 15 heures dans l’église
16 et 23 février, 1er, 8, 15 et 22 mars.
 

Confession

Chaque jeudi et chaque vendredi de 17h30 à 19h à partir du 29 février.

Réveillon solidaire, l’engagement des bénévoles de Saint-Vincent-de-Paul

A Courbevoie, dans les Hauts-de-Seine, un réveillon solidaire a été organisé ce samedi 30 décembre pour les personnes seules. L’équipe des bénévoles de la conférence locale de Saint-Vincent-de-Paul trouvent un sens à leur engagement en accueillant, avec fraternité et charité, les personnes âgées ou isolées qui se retrouvent seules à Noël.

https://www.ktotv.com/video/00434130/reveillon-solidaire-societe-saint-vincent-de-paul

Homelie du 14 janvier 2024     2ème dimanche   temps ordinaire   Année B

 

1 S 3,3b à 10+19   Psaume 39   1 Co 6,13c à 15a+ 17-20     Jn 1,35-42

 

Moi, je sais quel jour j’ai été ordonné – le 29 juin 1968, jour de la St Pierre-St Paul -, où j’ai été ordonné – à Notre Dame de Paris –, par qui – Monseigneur Marty – et à peu près à quelle heure – vers 11h : je dis « à peu près » car je ne regardais pas ma montre à ce moment-là.

J’imagine que vous aussi vous savez avec précision le jour où vous vous êtes rencontrés, ou celui ou vous vous êtes embrassés pour la première fois, ou bien celui où vous vous êtes mariés. Ou bien la date de votre premier emploi. Ou bien, ou bien, ou bien …

Il y a des dates marquantes, qui sont des repères, des dates que l’on fête comme des anniversaires, des dates qui orientent nos vies.

Ce fut le cas pour André et l’autre disciple qui est fort probablement Jean l’évangéliste. La rencontre de Jésus fut si marquante qu’en composant son évangile vers l’an 90, Jean se souvenait encore de l’heure exacte : « C’était la dixième heure. » c’est-à-dire environ quatre heures de l’après-midi.

L’évangile est ancré dans nos réalités humaines les plus terrestres et les plus concrètes. Le philosophe Michel Onfray, dans son dernier livre dont il a parlé l’autre jour à la télévision, s’intéresse à Jésus et au christianisme comme une histoire symbolique. Il nie l’existence concrète de Jésus mais accueille tout le symbole qu’elle représente en termes de justice, d’amour des autres, de paix … Si j’ai bien compris, le christianisme, pour Onfray, est une sorte de philosophie très respectable, qui ne s’enracine cependant dans aucune incarnation.

Pourtant, les détails comme celui qui nous est rapporté aujourd’hui nous parlent d’une réalité palpable, concrète, charnelle, au sens le plus positif du terme. Au sens où le Fils de Dieu s’est fait chair dans le sein d’une femme. Voilà pourquoi Paul, lorsqu’il écrit aux chrétiens de Corinthe, met le doigt sur la dignité du corps. Paul s’adresse à des chrétiens mal dégrossis, des hommes qui travaillent au port de Corinthe et dont la vie est probablement marquée par la débauche. Le corps, – leur corps – n’est pas fait pour la débauche ; il est le sanctuaire de l’Esprit Saint depuis que le Fils de Dieu s’est fait chair. Le corps humain, notre corps, est promis à la résurrection puisque, par le baptême, nous sommes vitalement liés au Christ mort et ressuscité. Dieu n’a pas honte de notre corps, il n’a pas honte de ce qu’il a créé. Par notre corps, nous sommes tous appelés à un chemin de chasteté, qui est un chemin de sainteté. Par pitié, ne confondons pas chasteté et célibat : célibataires, mariés, prêtres, religieux et religieuses, nous sommes tous appelés à la sainteté par la chasteté. Vous, les couples, dans votre vie affective, vous êtes appelés à la chasteté en vous donnant l’un à l’autre. Nous prêtres, religieux, religieuses, personnes consacrées, nous sommes appelés à la chasteté par le célibat. Mais, quel que soit notre chemin, notre corps est un sanctuaire de l’Esprit Saint, bien plus important et bien plus saint que n’importe quel tabernacle. D’où la conclusion de Paul : « Rendez donc gloire à Dieu dans votre corps. »    

Le christianisme n’est pas une philosophie, mais la rencontre concrète, dans notre vie humaine, de Jésus, vrai Dieu et vrai homme. A André et à Jean qui cherchent à savoir qui il est, Jésus demande une chose très simple : « Venez … » Beaucoup pensent que pour avoir la foi, il faut d’abord se former et faire de longues études. Qu’il faille se former, je suis évidemment d’accord, mais il faut d’abord « venir », suivre Jésus, accepter de vivre avec lui pour pouvoir ensuite lui poser les questions qui nous brulent les lèvres : d’abord venir pour ensuite voir. La foi chrétienne ne vient pas après qu’on ait abordé toutes les questions, car alors elle ne viendrait jamais, tant les questions sont innombrables. La foi, c’est comme une brulure d’amour : on y va en confiance envers la personne qu’on aime. Et c’est sur le fondement de cette confiance qu’on va pouvoir voir. C’est parce qu’on sera venu avec lui, auprès de lui, qu’on verra.  

Ce passage, qui est au début de l’évangile selon saint Jean, est le parallèle inversé d’un autre passage qui est vers la fin du même évangile : l’épisode de Thomas. Pour croire, Thomas a voulu avoir des preuves. Jésus ne le lui reproche pas, ce n’est pas malsain de vouloir avoir des preuves ou des signes. Il n’empêche que Jésus dit : « Bienheureux ceux qui croient sans avoir vu. » (Jn 20,29). La foi chrétienne ne vient pas comme la conclusion d’un raisonnement, mais comme un acte de confiance qui permet ensuite de réfléchir. Ma foi ne repose pas sur mon intelligence, c’est-à-dire sur moi-même, mais sur la confiance que j’accorde à Jésus.

 

« Venez et vous verrez » : pourquoi ne pas adopter cette phrase de Jésus comme devise personnelle et communautaire pour notre année chrétienne, à partir d’aujourd’hui, 12 janvier 2024, à sept heures du soir ?

 

 

Homelie du 7 janvier 2024     Dimanche de l’Epiphanie   Année B

Par le pere Jean Paul Cazes

Isaïe 60,1 à 6   Psaume 71 (72)   épître de saint Paul aux Ephésiens 3, 2-3a+5-6 Matthieu 2, 1 à 12

Depuis le temps que je vous le dis, vous avez certainement retenu qu’on ne connaît pas le nombre des mages, qu’on ne sait pas s’ils sont rois, qu’on ignore leur nom et qu’on ne sait pas si l’un d’eux était jaune, le second blanc et le troisième noir. Tout cela n’est pas dit dans l’évangile que je viens de lire, cet évangile qui est le seul passage des quatre évangiles où l’on parle des mages. Tout cela n’est que folklore. Et je ne mélange pas le folklore et la réalité.

Je crois, puisque Matthieu le dit, que des mages sont venus d’Orient pour adorer Jésus. Je sais même, grâce à eux, que Jésus avait peut-être deux ans lorsqu’ils sont arrivés auprès de lui. Vous savez que c’est sur l’indication des mages que le roi Hérode a fait massacrer les enfants de Bethléem ; or, l’évangile précise : « tous les enfants jusqu’à deux ans. » (Mt 2,16). Ce qui veut dire que les mages ne sont pas arrivés à la crèche tout de suite après les bergers.

Mais, encore une fois, j’essaie de faire la différence entre le folklore et ce que dit l’évangile auquel je fais confiance. Le folklore, par lui-même, ne m’ennuie pas ; ce qui m’ennuie, c’est que beaucoup estiment que savoir le nombre, le rang social, le nom et l’origine ethnique des mages fait partie de la foi. Je vous promets que non. Mais alors, dans cet épisode, où est la foi ?

Elle est dans ce que les premiers chrétiens ont su voir et qui est toujours vrai pour nous aujourd’hui. Saint Paul, dans sa lettre aux chrétiens d’Ephèse, l’exprime en quelques mots remarquables. Il écrit : « …toutes les nations sont associées au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse, dans le Christ Jésus, par l’annonce de l’Evangile. » D’une autre manière onpourrait dire : le Dieu que les Juifs attendaient depuis des siècles vient de se manifester en Jésus. Et ce Dieu, né chez les Juifs, est offert à tous les peuples.

Les tout premiers chrétiens étaient juifs, comme la Vierge, comme les apôtres et les disciples ; mais très vite, grâce à l’action de Paul, beaucoup – et de plus en plus nombreux – sont venus de peuples non-juifs. Voilà pourquoi ces chrétiens se sont reconnus dans les mages qui venaient d’Orient, ce qui veut dire qu’ils n’étaient pas juifs. Dans la personne des mages, des non-juifs venaient adorer le Dieu des Juifs. D’où l’importance énorme de cette fête pour les premières générations de chrétiens : dans les mages, ils fêtaient l’accession des païens dans l’héritage transmis par les juifs.

C’est cela qui est important ; peu importe le nombre, le nom, le rang social et l’origine précise des mages. Ce qui compte, c’est ce que leur existence, à laquelle je crois, signifie que les païens sont associés aux richesses que Dieu a confiées aux juifs pour qu’elles soient enfin remises à tous les hommes.

C’est ce que Paul appelle un mystère. Dans le langage biblique, le mot mystère signifie : réalité de foi. C’est dans ce sens-là que le prêtre proclame tout de suite après la consécration : « Il est grand le mystère de la foi. » Aujourd’hui, le mystère de l’Epiphanie la réalité de foi de l’Epiphanie – est que tous les hommes sont associés au salut offert dans la personne de Jésus-Christ. Contrairement au mot mystère en français, le mystère de foi n’est pas caché mais dévoilé, manifesté : c’est le sens même du mot Epiphanie. Epiphanie signifie « manifestation », « révélation ». Le mystère de foi est révélé : « …par révélation, écrit Paul, (Dieu) m’a fait connaître le mystère…Ce mystère, c’est que toutes les nations sont associées au même héritage » que le peuple juif. 

Voilà pourquoi l’Eglise tout entière ne peut être que missionnaire. Certes, il y a des missions particulières dans des contrées encore éloignées. Mais si l’un d’entre nous disait : je ne suis pas missionnaire, il n’aurait pas compris le sens du mystère de l’Epiphanie. Toutes les nations, tous les peuples, toutes les cultures, tous les âges sont appelés à entrer dans l’héritage de la foi. On n’est pas missionnaire de la même façon envers un chinois perdu au fin fond de sa province, ou son voisin de palier. Mais toutes les formes de mission sont nécessaires, et aucun baptisé ne peut dire : ce n’est pas de mon ressort.

Tant d’hommes, de femmes et d’enfants ignorent encore le Christ, y compris dans notre entourage, y compris dans nos familles. J’entends si souvent la douleur des grands parents devant l’athéisme pratique de leurs enfants, et l’absence de baptême pour leurs petits enfants ! Il y a encore tant à faire pour que le Christ soit connu, aimé et suivi !

 

Que les mages, qui ont marché si longtemps avant de découvrir Jésus, nous donnent leur espérance et leur patience : grâce à l’Esprit saint, le découragement n’est pas à l’ordre du jour.

Le mystère de foi de l’Epiphanie est toujours à l’œuvre !

Homelie de NOËL 2023

par le pere Jean Paul Cazes

Attention, Noël, DANGER !

Vous connaissez ces panneaux de circulation triangulaires qui signalent une sortie d’école. Eh bien, il en faudrait de semblables pour signaler Noël. Car Noël est bien loin d’être une fête ruisselante de bons sentiments et d’enfant Jésus guimauve tout rose et tout blond comme un Viking ; d’ailleurs, il devait plutôt être brun de peau et noir de cheveux, en bon sémite qu’il était !

Noël est si dangereux que beaucoup de nos compatriotes, sous prétexte de laïcité mal comprise, fêtent Noël sans Jésus. Noël est une fête de changement, de transformation, de conversion. Noël, fête de la naissance de Jésus, nous appelle à renaître chaque année. Quelqu’un a dit à peu près ceci : « Si Jésus naissait mille fois, cela ne servirait à rien s’il ne naît pas en nous. »

Nous sommes rassemblés pour fêter sa naissance, c’est une bonne chose. Mais, si nous avions la possibilité d’interroger Jésus, je ne sais pas s’il serait si heureux que cela. Car il n’est pas venu en ce monde pour qu’on le fête, mais il est venu pour nous faire naître. Si nous sortons de cette messe ou de ces jours de fête aussi vieux qu’avant, ce Noël n’aura servi à rien. Si notre vie chrétienne ne prend pas un coup de jeune, un coup de renouveau, à quoi bon fêter Noël ? Si nous voulons une fête pour la fête, le 1er janvier est là qui sert à ça !

Mais alors, comment naître avec Jésus en ce Noël ? Par exemple, en mettant réellement en œuvre deux mots clef d’aujourd’hui : Paix et Joie.

La Paix – pas la tranquillité – la Paix entre les hommes de bonne volonté, c’est ce qui rend gloire à notre Dieu. A part prier – ce qui est essentiel il nous est pratiquement impossible de réduire les différents conflits en cours. Mais nous pouvons faire beaucoup contre la violence quotidienne qui gangrène de plus en plus notre pays. Vous savez certainement qu’une nouvelle fois, le maire d’une petite ville s’est fait agresser avant-hier. La violence est partout, elle est en nous. Pouvons-nous nous contenter de ce constat, nous qui venons adorer le Prince de la Paix ? Bienheureux les artisans de Paix, bienheureux celles et ceux qui accepteront, grâce à l’Enfant de Noël, de jeter un coup d’œil sur leurs propres mouvements de violence pour demander à l’Esprit Saint le don de la maîtrise de soi. Pensons-y tout à l’heure au moment d’échanger un geste de paix avec nos voisins de ce soir,que nous ne connaissons peut-être pas, mais qui sont nos frères et sœurs dans la foi.

La Joie – pas la gaité, même si la gaité est sympathique – la Joie est une autre caractéristique de l’esprit de Noël. Elle est comme la Paix : pour l’avoir en nous, il faut paradoxalement la répandre. On ne peut la ressentir que si on la donne, ce qui demande un effort de sortie de soi. Il est possible que certains d’entre nous soient venus, ce soir, avec le cœur gros à cause de la santé, ou du travail, ou de la famille. Jésus n’est pas la solution miracle de tous ces problèmes. A priori, ce n’est pas lui qui guérira notre santé, qui nous trouvera un bon travail ou réconciliera la famille. Mais c’est lui qui nous garde l’espérance, c’est lui qui nous donne la force de combattre, c’est lui qui ouvre l’avenir, car, comme toutes les naissances, celle du Christ, Dieu fait homme, fait fleurir l’espérance.

 

Oui, Noël est un danger, un bienheureux danger qui nous pousse à ne pas nous refermer sur nous-mêmes, alors que nous aurions tendance à penser que nous sommes les plus malheureux des hommes.

Noël, fête de la naissance non seulement de Jésus mais de toute personne de bonne volonté.

 

L’espérance est dans la crèche de Jésus : il nous est seulement demandé d’aller la cueillir auprès de Lui.  

Homélie du 10 décembre 2023   2ème dimanche de l’Avent   année B

Isaïe 40,1-5+9-11   Psaume 84   2Pierre3,8-14   Marc 1,1-8

Depuis dimanche dernier, nous sommes entrés en Avent par la recommandation du Christ lui-même : « Veillez et priez ». Aujourd’hui nous sont donnés les premiers versets de st Marc : « Commencement de l’Evangile de Jésus, Christ, Fils de Dieu ». Ou, autrement dit : « Commencement de la Bonne Nouvelle de Jésus, Christ, Fils de Dieu. »

Nous sommes abreuvés de nouvelles. Et surtout de mauvaises nouvelles. Je ne vais pas en dresser la liste, vous la connaissez aussi bien que moi. En plus de ces mauvaises nouvelles, il y a les fake-news, les fausses informations qui créent des mouvements de panique ; souvenez-vous des débuts du covid : on ne trouvait plus ni moutarde ni farine à cause de rumeurs.

Comme on manque souvent d’éléments de discernement, on risque soit de privilégier un média qui devient alors parole d’évangile, soit de refuser toutes les sources d’information, et son se coupe du monde. On m’a cité le cas de quelques personnes qui ferment leur radio au moment du journal.

Tout cela pour dire que dans cet environnement nous risquons de ne pas recevoir à sa juste valeur la nouvelle qui nous est annoncée aujourd’hui. Bien sûr, nous croyons cette nouvelle ; nous croyons qu’elle est vraie, qu’elle nous concerne, qu’elle concerne le monde. Nous croyons en Jésus, fils de Marie, Fils de Dieu. Nous croyons qu’il est Christ, ce qui veut dire Messie. Nous croyons qu’il est mort et ressuscité. Nous croyons que nous communions à sa vie lorsque nous recevons le pain consacré lors de la messe. Nous croyons tout le credo même si nous butons parfois sur telle ou telle expression comme « les enfers », ou la « résurrection de la chair ». Oui, nous croyons tout cela mais comme si nous étions fatigués d’y croire. Où est l’enthousiasme des premiers chrétiens qui leur permit de gagner à la foi chrétienne le bassin méditerranéen ? Où est en nous la fraîcheur qui habite nos frères et sœurs les catéchumènes ?

Notre évangile met en scène Jean-Baptiste qui « proclamait un baptême de conversion pour le pardon des péchés. »  Une des manières de préparer Noël est de demander et de recevoir le pardon du Seigneur. Le sacrement du pardon n’est pas très populaire à notre époque, contrairement à d’autres époques. Il y a de nombreuses raisons à cela qu’il serait trop long de développer ici ; mais en voici au moins une : on ne veut plus se confesser car on ne sait plus comment faire. Pourtant, le « Je confesse à Dieu » est très explicite. Il nous permet de dire que nous péchons en pensée lorsque nous pensons du mal d’autrui, en parole lorsque nous disons du mal contre autrui, par action, et même par omission quand nous aurions pu faire du bien à quelqu’un et que nous ne l’avons pas fait. Pensée, parole, action, omission, voici une bonne grille de réflexion pour évaluer notre vie et demander pardon au Seigneur.

Oui, le sacrement du pardon est une des formes de conversion que nous offre le Seigneur. Mais il y a une autre conversion, plus profonde et plus essentielle qui nous est suggérée aujourd’hui : accepter que la venue du Fils de Dieu en notre chair soit une nouvelle absolue, et que cette nouvelle est bonne pour chacun de nous et pour l’humanité. La vie spirituelle, c’est-à-dire la vie selon l’Esprit de Jésus-Christ, comporte bien sûr une nécessité d’amélioration morale ; mais il n’est pas nécessaire d’être croyants pour vouloir s’améliorer ; il est probable que nous connaissions des personnes plus justes et plus droites que nous alors qu’elles ne sont pas chrétiennes. La vie spirituelle, c’est-à-dire la vie animée par l’Esprit de Jésus-Christ est une vie toute tournée vers le Christ. Alors, la conversion que nous avons à vivre aujourd’hui est d’accueillir Noël comme si nous ne le connaissions pas. Accueillir Noël avec un regard d’enfant qui découvre ce qu’il n’a jamais vu. Accueillir Noël comme une nouvelle radicalement neuve. Accueillir Noël comme une réalité capable de rajeunir notre cœur trop vieilli par la lourdeur de la vie. Accueillir Noël comme une nouvelle bonne pour nous et pour tous les hommes.

Cette conversion, ce retournement de tout notre être vers Jésus aura comme effet une amélioration morale. Et parce que nous nous serons convertis à Jésus, nous saurons demander et accueillir le pardon de nos péchés.

Que l’Esprit Saint réalise en nous, durant les jours qui qui viennent, ce que disait la première prière du début de cette messe : « Dieu de puissance et de miséricorde …forme-nous à la sagesse d’en-haut qui nous fait entrer en communion avec ton Fils. »