Réconciliation

Dieu notre Père nous donne son pardon pour que nous pardonnions à notre tour. Par sa mort sur la croix, Jésus est vainqueur de la mort et du péché. « Au nom du Christ, nous vous en supplions, laissez-vous réconcilier avec Dieu. »
(2 Co 5, 20)

Faut-il se confesser ?

 Certes le mot de confession a pris un goût de vieux et c’est une provocation de l’utiliser. Ce que j’ai d’abord à confesser, c’est ma foi en l’amour de Dieu et au pardon qu’il donne si je le lui demande.

Il y a des confessions de nécessité : j’ai fait une faute qui a lésé ou blessé quelqu’un (fut-ce moi-même), qui a atteint ma vie morale ou spirituelle, qui pourrait m’exclure de la fraternité des hommes et de la communion de l’Église. J’ai fait une faute qui demande, autant que possible réparation, autant que possible réconciliation et changement dans ma vie : comment pourrai-je en être seul juge ?

Comment pourrais-je demander un pardon sans avoir confessé ma faute, sans avoir exprimé à voix haute mon repentir et sans avoir demandé à reprendre ma place dans la communion dans l’Église. Le prêtre seul peut accueillir ces confessions et donner l’absolution.

Ces fautes-là existent-elles dans nos vies ? J’espère que non. Mais ne sommes-nous pas souvent à la limite du grave et du moins grave, du « je suis responsable » et du « je ne sais pas ce que j‘aurais dû faire ! » Les confesseurs entendent souvent des personnes qui, dans des situations de conflit, s’interrogent, avec loyauté et finesse, sur la part qu’elles ont pu prendre au mal qui se fait. Elles viennent déposer devant le Seigneur et son Église ces questions auxquelles elles ne peuvent pas répondre seules.

Il y a aussi des confessions pour circonstances ordinaires. Nous avons besoin, régulièrement, de faire le point sur notre vie morale, sociale et spirituelle. Certes, ces fautes dites vénielles sont absoutes au cours de la messe. Pourtant, il ne peut être que bénéfique de prendre la liberté de les dire et de demander la grâce du pardon ainsi que celle du progrès spirituel.

Père Guy Rondepierre

Réflexions sur le sacrement de réconciliation

en s’inspirant de « Et Moi, Je Suis avec Vous » (Vie chrétienne, 1996)
du Cardinal Carlo Maria Martini, s.j., Archevêque de Milan

 

Si, au lieu d’aborder le sacrement de la réconciliation comme une pratique formelle (la confession de trois ou quatre péchés à un prêtre pour qu’ils soient annulés), on l’abordait comme un dialogue pénitentiel avec un frère qui représente l’Église, donc un prêtre, en qui je vois un représentant direct de Dieu ?

Si on l’abordait comme un dialogue fait en priant ensemble ? Ce dialogue peut comporter deux parties :

D’abord l’action de grâce : Reconnaître ce qui maintenant, devant Dieu, me donne de la joie. Seigneur, je veux d’abord te remercier parce que tu m’as aidé, telle chose a eu lieu, j’ai pu me rapprocher de telle personne, je me sens plus serein, j’ai dépassé un moment difficile, j’ai pu mieux prier. Il est important que ces choses émergent devant le Seigneur : la reconnaissance de sa bonté pour nous, de sa puissance, de sa miséricorde.

Puis l’aveu : plus qu’une énumération de péchés formels, c’est dire devant Dieu ce qui maintenant me met mal à l’aise, ce que je voudrais faire disparaître. Je regrette de ne pas pouvoir parler sincèrement avec telle personne, je regrette de ne pas réussir à prier. Souvent, ce sont des attitudes, des façons d’être, plus que des péchés formels. Je ne m’accuse peut-être d’aucun péché en particulier, mais je me mets devant le Seigneur et lui demande qu’il me guérisse.

Il s’agit d’une immersion baptismale dans la puissance de l’Esprit : Seigneur purifie-moi, éclaire-moi, illumine-moi.

De là naît une prière qui peut être faite avec le prêtre. Une prière sur laquelle une absolution sacramentelle vient comme la manifestation de la puissance de Dieu que je demande parce que je ne suis pas capable de m’améliorer tout seul. Je me remets une fois encore sous la Croix, sous cette puissance qui m’a baptisé pour qu’une fois encore elle me reprenne en main. Cela me donne joie et paix.

Ce n’est pas simplement un dialogue psychologique, une sorte de thérapie. Il n’est pas nécessaire que le confesseur me révèle les sources secrètes de mes fautes ; cela pourrait aussi bien avoir lieu avec un spécialiste du cœur humain. Le prêtre, lui, peut toujours prier pour moi, sur moi et avec moi.

► Le sacrement de réconciliation peut être reçu individuellement en semaine aux heures d’accueil des prêtres.

► Chaque année, durant les temps liturgiques de l’Avent et du Carême, des célébrations communautaires sont également proposées.

► En savoir plus sur le sacrement