Homélie du 25 septembre 2022   26ème dimanche   Année C

Am 6,1a+4-7     Ps 145     1Tm 6,11-16     Lc 16,19-31

par le père Jean-Paul Cazes

            Une excellente manière de lire les textes bibliques qui nous sont donnés chaque dimanche est de repérer la bonne nouvelle qui s’y trouve. Le Nouveau Testament est tout entier une Bonne Nouvelle ; chaque page est une manifestation de cette Bonne Nouvelle. Il n’est pas nécessaire de connaître le grec et le latin, ni d’avoir entrepris de longues études d’Ecriture sainte, pour trouver la Bonne Nouvelle du jour.

            Il y a deux sortes de bonnes nouvelles si je puis dire. Il y a la Bonne Nouvelle générale, celle qui concerne tout le monde ; généralement, dans les paraboles, comme c’est le cas aujourd’hui, elle se trouve vers la fin : il s’agit de la Bonne Nouvelle de la Résurrection qui est dite sous forme négative : « S’ils n’écoutent pas Moïse ni les Prophètes, quelqu’un pourra bien ressusciter d’entre les morts : ils ne seront pas convaincus. » Avec la Bonne Nouvelle générale, il y a aussi la Bonne Nouvelle particulière, celle qui concerne chacun d’entre nous, celle que chacun d’entre nous peut trouver s’il se donne la peine de la chercher ; celle-là, je ne peux pas la trouver à votre place. A vous de la chercher.

            Chercher ainsi la Bonne Nouvelle dans un texte biblique permet de ne pas partir sur de fausses pistes. Une parabole est une histoire inventée par Jésus pour nous faire comprendre une vérité. Un peu, je vous l’ai déjà dit, comme les fables de La Fontaine qui nous délivrent une vérité sous des aspects inventés. Ici, dans notre parabole, il y a au moins deux fausses pistes.

            La fausse piste de l’inversion sociale, et celle de la description du paradis et de l’enfer. L’inversion sociale est celle qui affirme que les pauvres seront riches en paradis, et que les riches perdront tout. C’est une théorie semblable que les communistes nous ont longtemps reprochée car elle permet aux riches de garder leurs richesses ici-bas et de dire aux pauvres qu’ils n’ont qu’à patienter puisqu’ils seront riches plus tard.

            Autre fausse piste : celle de la description du parais et de l’enfer que contient cette parabole. Vous savez bien que le paradis n’est pas un lieu, mais un état, l’état de bonheur d’être avec Dieu pour toujours. De même, l’enfer n’est pas un lieu mais un état, l’état de celui qui est séparé de Dieu à jamais. Pour évoquer cet état de séparation et la douleur de celui qui serait à jamais séparé de Dieu, Jésus utilise deux images fortes : celle du grand abîme, et celle de la fournaise. Mais ce ne sont que des images.

            Après avoir ainsi éliminé les fausses pistes, revenons à la bonne nouvelle de cet évangile qui est le but de notre parabole : le rapport entre l’écoute de la Parole de Dieu et la foi en la résurrection de Jésus. Encore une fois, il s’agit du dernier verset d’aujourd’hui : « S’ils n’écoutent pas Moïse ni les Prophètes, quelqu’un pourra bien ressusciter d’entre les morts : ils ne seront pas convaincus. »

            La résurrection de Jésus est le pivot de notre foi. Si le Christ n’est pas ressuscité, écrit Paul, notre foi est vide (1 Co 15,14). Nous ne croyons pas en un Dieu mort, mais en un Dieu mort et ressuscité. Notre mission consiste à annoncer et à témoigner de Jésus vivant. Mais si nous abordons un athée en lui parlant, sans précaution, de la résurrection du Christ, il est fort possible qu’il n’accepte pas notre annonce. Rappelez-vous que Paul lui-même n’a pas été accueilli lorsqu’il a annoncé le Christ ressuscité aux sages d’Athènes ; c’est le moment que représente le tableau qui se trouve dans le chœur de notre église.

            Annoncer le Christ ressuscité est fondamental ; nous n’annonçons pas une doctrine, même si la doctrine est nécessaire à l’intelligence; nous n’annonçons pas une morale, même si la morale est nécessaire pour notre vie quotidienne. Nous annonçons un Dieu vivant qui s’est manifesté dans la personne de Jésus-Christ, mort et ressuscité. Mais la pédagogie qui permet cette annonce passe par la Parole de Dieu contenue dans toute la Bible. Jésus est la Parole de Dieu faite chair ; il est comme l’aboutissement de l’enseignement de Moïse et des Prophètes. Pour accueillir la révélation de la résurrection de Jésus, il est indispensable de s’appuyer sur la Parole de Dieu, lue et méditée.

            Lors de l’enquête sur une meilleure utilisation de nos locaux paroissiaux beaucoup ont demandé une meilleure formation biblique : c’est réjouissant ! Déjà, vous avez tous, à votre disposition, le groupe « Vivre la Bible » qui se réunit environ chaque mois, le groupe de partage des textes bibliques du dimanche qui se réunit chaque semaine. Dans peu de temps, vous aurez des propositions en ce qui concerne l’évangile de St Matthieu. Vous avez aussi les « mini-retraites » trimestrielles dont les dates vous seront données ; ces mini-retraites reposent évidemment sur la parole de Dieu. Et puis, mine de rien, les homélies dominicales vous donnent aussi des clefs de compréhension des textes bibliques; j’espère que vous vous en servez.

            En dehors de notre paroisse, existent beaucoup de propositions de formation biblique, soit en présentiel, soit en ligne ; à vous d’être curieux pour trouver celle qui vous convient.

            La foi en la résurrection du Christ s’appuie et se nourrit de la connaissance de la Bible, Ancien et Nouveau Testaments réunis. La parole écrite de la Bible nous ouvre ainsi à la compréhension et à la foi en la Parole de Dieu faite chair. La parole biblique, inspirée par l’Esprit Saint, nous mène au Christ ressuscité.