DES TRUCS POUR AIDER A PRIER PERSONNELLEMENT

Des « trucs » : les miens ; les autres prêtres en ont certainement d’autres. Et vous aussi. Ceux que je vais dire sont mes trucs « à moi ».

  • Il ne faut pas les prendre tous, mais l’un ou l’autre maintenant. Et dans quelque temps, un autre, puis un autre …
  • Ils sont là pour aider non pas à dire des prières – vous savez en dire aussi bien que moi – mais pour favoriser un état de prière. Car il ne suffit pas de dire des prières pour prier.

Les gestes

« Au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit. »

A quelle vitesse avons-nous dit ce signe de croix ?

Pourquoi le dire vite ?

Pas de théâtralisation, mais le dire comme une prière et non pas comme une simple introduction à la prière.

Nos gestes sont-ils beaux ?

Comment communier ? Difficile en ce moment avec le masque. Mais on peut peut-être améliorer le geste et non pas manger dans sa main, ce qu’on ne fait probablement pas chez soi.

Le corps

Etre bien assis, ou bien debout, ou bien à genoux.

L’attitude du corps est une prière : se présenter correctement devant le Seigneur. Alors évidemment on fait ce qu’on peut avec le corps qu’on a !

A genoux : mettre un coussin sous ses genoux pour penser à la prière et pas à ses genoux (St Thomas d’Aquin)

Assis : mettre son corps en silence (dans la mesure du possible quand on a mal quelque part).

Le silence

  • Après le signe de croix, prendre un court passage d’évangile (celui du jour ou du dimanche précédent …) : laisser la parole au Seigneur avant de parler. Le Notre Père est fait de deux parties : 1ère partie pour le Seigneur (le nom, le règne, la volonté) ; 2ème partie : pour nous.
  • Mettre du silence par notre corps (on vient de le voir) ; mettre du calme et du silence dans notre élocution.

Les distractions

Au moins deux sortes de distractions :

  • Celles qui nous viennent de nous.

= ou bien je les entretiens

= ou bien je les offre : Seigneur je viens de penser qu’il faut que j’achète du pain pour le dîner, je t’offre cette pensée POUR PENSER A TOI !

Je me sers de cette distraction pour me tourner vers le Seigneur.

  • Celles qui me viennent du Seigneur : une personne pour qui prier, une action de grâce, une demande de pardon …

Le temps et les moments

  • Utiliser les temps perdus : dans le métro ou le bus
  • Utiliser les événements de la journée : avant ou après un coup de fil, en préparation d’une rencontre ou d’un travail (un simple : « Seigneur, je te confie ce temps. »)
  • Le minutage : décider d’un temps précis / le tenir jusqu’au bout, même dans la sécheresse.
  • Le matin : signe de croix tout de suite en se levant
  • Le soir :

Mauvaise succession : repas / toilette / lecture / prière (on s’endort dessus)

Meilleure succession : repas / toilette / prière / lecture / signe de croix

  • Les grands temps de prière : peut-être une fois par semaine / une retraite par an
  • Attention aux vacances !

NB :

Le dimanche

  • Un ou deux jours avant : lire les textes bibliques. Si on a le temps, les annoter.
  • Préparer une (ou deux) intention qu’on dira, mentalement, au moment de la Prière universelle
  • Aider les enfants à faire la même chose.
  • Proposer à un voisin handicapé, un ami solitaire … de l’emmener à la messe. Proposer à son enfant de faire de même pour un de ses amis.
  • Prévoir de porter la communion, après la messe, à quelqu’un qui ne peut se déplacer.

 

 

Père Jean-Paul

Liens entre PRIERE et MISSION

avril 2021   St Pierre-St Paul de Courbevoie

par le Père Jean Paul

Eglise et mission

Quelques sens du mot mission

En Christ, prière et mission

La mission a besoin de la prière

La prière chrétienne est missionnaire parce que chrétienne

Dimanche prochain, mon sujet sera toujours la prière, mais sous un aspect très pratique : le temps, les distractions, la place du corps, etc.

Aujourd’hui, dans la suite de ce qui été dit les dimanches précédents , je souhaite évoquer le lien entre la prière et la mission. Ce sera le dernier entretien de ce type.

Je précise tout de suite que si j’aborde le lien entre prière et mission maintenant, ce n’est pas parce que la mission viendrait une fois qu’on aurait pu mettre en œuvre tout ce qui vous a déjà été dit. La mission vient maintenant parce qu’on ne peut tout dire en même temps. Mais le sujet d’aujourd’hui aurait pu être abordé tout autant lors du premier entretien, ou du second ; il aurait pu être abordé tout le temps car la mission n’est pas un sujet à part, mais un élément de foi qui colore tous autres éléments de la vie de l’Eglise. Et qui colore la prière, en particulier. Nous essaierons donc de voir que la mission ne peut se passer de la prière, et que la prière, en elle-même, a une couleur missionnaire.

Eglise et mission

Peut-être, d’ailleurs, faut-il que nous nous entendions, même rapidement, sur ce qu’est l’Eglise et sur sa fonction. On peut dire que l’Eglise est le peuple des baptisés, le corps du Christ, le temple de l’Esprit saint. Gardons, par commodité, la première expression : l’Eglise, le peuple des baptisés.  Mais, de cette affirmation exacte, on en tire souvent la pensée que notre Père rassemble les baptisés pour les tirer du monde et les sauver ainsi. Ce n’est pas ce que dit Jésus dans la dernière grande prière qu’il adresse au Père : « Je ne te demande pas de les ôter ( = mes disciples) du monde, mais de les garder du Mauvais…Comme tu m’as envoyé dans le monde, je les envoie dans le monde. » (Jean 17, 16+18) L’Eglise n’est pas le peuple de ceux qui sont sortis du monde comme on sort de l’eau quelqu’un qui se noie. L’Eglise est le peuple de ceux qui sont liés au Christ, marqués par l’Esprit, pour aller dire au monde le salut offert à tous les hommes. Là est le rôle de l’Eglise peuple de Dieu, corps du Christ, temple de l’Esprit : annoncer le salut offert universellement par le mystère pascal. Les baptisés ne sont pas regroupés pour se protéger mutuellement du monde mais s’aider mutuellement à annoncer le Christ. C’est ce que nous entendons aujourd’hui même dans l’évangile : « La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie. » (Jean 20, 21) En st Mathieu on lit dans les derniers versets du dernier chapitre : « Allez donc : de toutes les nations faites des disciples … » (Mt 28,19) De même en st Marc : « Allez par le monde entier, proclamez l’Evangile à toutes les créatures. » (Mc 16,15) Et en st Luc : « …on prêchera (en mon nom) la conversion et le pardon des péchés à toutes les nations, à commencer par Jérusalem. C’est vous qui en êtes témoins. » (Lc24,47-48)

L’Eglise n’est pas le club de ceux qui ont peur du monde et qui cherchent à s’en protéger. Elle est le peuple des témoins du mystère pascal offert à tous les hommes, de toutes les races et de toutes les nations. L’Eglise est faite pour annoncer l’Evangile du salut. Comme dirait le Pape, elle n’est pas une ONG supplémentaire, même si, dans son travail d’évangélisation, elle prend soin de la santé, de l’éducation, de la justice, de la paix… Car son annonce de l’Evangile n’est pas une annonce désincarnée.

L’Eglise est envoyée au monde pour lui annoncer l’Evangile. Elle est faite pour cela, c’est son travail. Mais c’est son travail, parce que – fondamentalement – c’est le travail du Christ et de l’Esprit. Annoncer l’Evangile n’est le travail et la mission de l’Eglise que parce que c’est le travail et la mission du Christ et de l’Esprit. Ce travail, cette mission, l’Eglise les reçoit du Christ par la force de l’Esprit.

 

Quelques sens du mot « mission »

Essayons de préciser quelques-uns des sens du mot mission.

Il y a, bien sûr, ce qu’on peut appeler les missions lointaines. Au siècle dernier, elles ont connu un grand essor en Afrique et en Asie. Et elles ne sont pas terminées : tant de contrées, tant de peuples ignorent encore le Christ !

Il y a aussi les missions de proximité. Par exemple : les catéchistes au service des enfants et des jeunes, les mamans qui apprennent le signe de croix à leurs petits Et tous ces gestes qui ne disent pas forcément le Christ à haute voix, mais qui disent quelque chose de son amour et de son attention pour les hommes à travers les relations de travail, les liens amicaux et familiaux

Toutes ces formes de la mission, et d’autres encore, reposent sur la certitude que le Christ est venu pour tous les hommes de tous les temps et de toutes les cultures. Si nous pensons que le Christ est un leader religieux parmi les autres, plus grand peut-être, mais au milieu des autres, alors la mission n’est pas nécessaire. Mais si nous pensons que le Christ est venu offrir quelque chose d’indispensable à l’humanité, la mission alors coule de source. Il ne s’agit pas de prosélytisme : il s’agit de proposer à tous les hommes – au moins à ceux que nous côtoyons- ce que nous croyons leur être indispensable, autant pour eux que pour nous.

 

En Christ, prière et mission

Mais si nous pensons la mission indispensable, ce n’est pas parce que nous sommes les plus généreux des hommes : c’est parce que nous la recevons de Dieu. Et nous la recevons dans la prière. Même très rapidement, regardons Jésus.

Mc 1, 35-38 : « Au matin, à la nuit noire, Jésus se leva, sortit et s’en alla dans un lieu désert ; là il priait. Simon se mit à sa recherche, ainsi que ses compagnons, et ils le trouvèrent. Ils lui disent : « Tout le monde te cherche. » Et il leur dit : « Allons ailleurs, dans les bourgs voisins, pour que j’y proclame aussi l’Evangile : car c’est pour cela que je suis sorti. »

On voit bien ici le lien entre la prière et la mission. Ces deux éléments s’enchaînent logiquement : dans la prière, Jésus, le Fils unique, se relie vitalement à son Père qui l’envoie pour annoncer l’Evangile. Jésus est sorti non pas tant de la maison de Capharnaüm que du Père : il est l’Envoyé du Père pour annoncer aux hommes l’Evangile du salut.

Grâce à ces quelques versets, on perçoit le lien entre prière et mission.

Souvent, on pense que la vie missionnaire est une réalité, et la vie de prière une autre réalité. On connaît des missionnaires, on connaît des moines, et on a tendance à séparer les deux styles de vie. Il convient évidemment de distinguer la vie missionnaire et la vie d’un couvent ; mais distinguer n’est pas opposer. Chaque partie de la vie de l’Eglise a besoin des autres ; l’Eglise est un corps dont tous les membres, pour différents qu’ils soient, se complètent et s’entraident.  Derrière l’opposition que nous voyons spontanément entre vie missionnaire et vie au couvent, nous sentons poindre la vieille opposition entre action et méditation. Or, on ne peut les opposer l’une l’autre sans les détruire, comme on ne peut opposer Marthe et Marie. Chacun de nous est un subtil assemblage de Marthe et de Marie, un précieux mélange d’action et de méditation.

De même pour prière et mission. D’ailleurs, vous connaissez certainement la sainte patronne universelle des Missions ? C’est Ste Thérèse de Lisieux qui n’a jamais quitté son Carmel !

 

La mission a besoin de la prière

Il me semble – je me trompe peut-être – qu’on accepte assez volontiers l’idée que la mission a besoin de la prière.

La mission, qu’elle soit lointaine ou proche, a besoin de la prière pour trouver son origine : si j’annonce l’Evangile, ce n’est pas parce que je connais bien la doctrine catholique, que je sais bien parler et que j’ai fait des études. Si j’annonce l’Evangile, c’est parce que j’en reçois mission de la part du Seigneur. C’est ce qu’écrivait Paul aux chrétiens de Corinthe : « … Je ne le fais pas de moi-même, c’est une mission qui m’est confiée. » (1 Co 9,17)

Le missionnaire premier, fondamental, c’est le Christ ; c’est lui qui est l’Envoyé du Père ; c’est lui qui, à son tour nous envoie : « Comme tu m’as envoyé dans le monde, je les envoie dans le monde. » (Jn 17,18). Si le Christ renouvelle ses forces dans la prière, combien plus, nous aussi, devons-nous renouveler nos forces pour répondre au fait que Jésus nous envoie à sa suite pour annoncer l’Evangile.

La mission a besoin de la prière : elle a besoin d’être accompagnée à travers ses échecs, ses hésitations, ses succès.

La mission a besoin de la prière pour intercéder en faveur de celles et de ceux pour qui est menée la mission, tout autant qu’en faveur des missionnaires eux-mêmes.

La mission a besoin de la prière pour que les missionnaires, qui se sont donnés corps et âme à leur mission, soient capables de s’en détacher le moment venu, laissant à Dieu le champ libre ; la mission n’appartient pas aux missionnaires, ce sont les missionnaires qui appartiennent à Dieu.

Ces liens entre mission et prière que je viens seulement d’évoquer, je pense que nous les concevons assez facilement.

 

La prière chrétienne est missionnaire parce que chrétienne

Mais ce qui nous est peut-être moins aisé est de voir la portée missionnaire de la prière. Je veux dire : la composante missionnaire de la prière. Non pas seulement le fait que la prière aide et accompagne la mission, mais le fait que la prière, en elle-même, est missionnaire ou elle n’est pas.

Quand je parle de prière, c’est de la prière chrétienne que je parle. Prier est le fait de tout homme croyant ; prier n’est pas une caractéristique propre au christianisme. Mais la prière chrétienne, la prière à la suite et à l’imitation de la prière du Christ, possède ses caractéristiques propres. La prière chrétienne est animée par l’Esprit de Jésus qui nous tourne vers son Père. La prière chrétienne trouve sa source dans le mystère pascal du Christ qui est notre Grand Prêtre. Le Christ nous tourne, dans notre action comme dans notre prière, vers le Père et vers le prochain. Le double commandement du Christ est le fondement de notre action missionnaire et de notre prière. Encore une fois, on ne peut séparer Marthe et Marie, comme on ne peut séparer l’amour pour Dieu et l’amour pour les hommes !

L’action missionnaire – que ce soit celle du missionnaire en Chine, ou celle de la maman qui apprend à prier à son enfant – ne peut être mission pour Dieu que si elle est mission reçue de Dieu et orientée vers Dieu à chaque instant de son développement. La mission chrétienne ne peut être vécue sans la prière qui la réfère constamment à sa source, la relie au Christ mort et ressuscité et lui donne les forces de l’Esprit.

Disons, pour faire court, que la mission chrétienne est pétrie de prière.

Peut-on dire de la prière chrétienne qu’elle est missionnaire dans le sens où je viens d’essayer de le préciser ?

 

Regardons un instant la prière que nous connaissons le mieux : le Notre Père. Et considérons particulièrement ces deux premiers mots. J’imagine que, dans votre prière personnelle, il vous arrive de dire « Mon Dieu ». Cela m’arrive aussi, soyez tranquilles. Or, en rigueur de terme, ce n’est pas ainsi que nous devrions parler. Mardi dernier, lors de la messe du jour, la liturgie nous a donné à lire la merveilleuse apparition du Ressuscité à Marie-Madeleine. Comme elle voulait le retenir, ce qui se comprend, Jésus lui dit : « Ne me retiens pas, car je ne suis pas encore monté vers le Père. Va trouver mes frères pour leur dire que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu »(Jn 20, 17) En rigueur de terme, seul le Christ a le droit de dire MON Dieu, MON Père. Il est Fils de Dieu unique par nature alors que nous sommes fils et filles de Dieu multiples par adoption. Il est le Premier né, nous sommes tous les cadets pour ainsi dire. Lui, par sa nature, il peut dire MON car il est le seul homme à posséder la nature divine. Nous, les baptisés, nous les fils et les filles de Dieu non par nature mais par grâce, nous pouvons comme le Christ dire Père au Père, mais nous le disons ensemble. Encore une fois, nous pouvons dire Dieu, nous pouvons dire Père, comme le Christ et avec lui ; mais, encore une fois, en rigueur de terme, nous devrions toujours dire NOTRE Dieu, NOTRE Père. Lorsque nous prions, même au fin fond de notre chambre, notre prière est toujours communautaire. Notre prière nous relie au Christ qui prie, et à tous les baptisés.

Regardons maintenant la messe. Par excellence, elle est l’acte de prière de tous ceux qui croient et adorent le Christ. Et si chacun d’entre nous reçoit le corps sacramentel du Christ, c’est pour que, tous ensemble, nous devenions le corps du Christ qu’est l’Eglise. Comme le dit une prière de la messe et un chant, en communiant, nous devenons ce que nous recevons ;nous devenons le Corps ecclésial du Christ en recevant son Corps sacramentel. Or, la fin de la messe est un envoi en mission : « Allez, dans la paix du Christ ! »Nous allons à la messe non pour y rester mais pour partir et annoncer ce que nous venons de vivre : le mystère pascal.

Au cours de la messe, à la jonction entre la fin de la liturgie de la Parole et le début de la Prière eucharistique, se trouve la Prière universelle que Paul VI et le Concile ont restaurée pour chaque messe dominicale. Il est toujours malaisé de rédiger une Prière universelle dimanche après dimanche. Pourtant, c’est simple ; elle a trois axes : la prière pour le monde, la prière pour l’Eglise, la prière pour la communauté locale. Ces trois axes peuvent être développés en plusieurs intentions. Ce qu’il faut souligner ici c’est ceci : au cœur de la messe, après avoir entendu les lectures bibliques, après avoir réaffirmé sa foi, le peuple de Dieu prie aux intentions du monde juste avant d’offrir le pain et le vin qui deviendront Corps et Sang du Christ, « versé pour (nous) et pour la multitude. » Les paroles de la consécration sont ouvertes au monde : la mission d’évangéliser le monde jaillit du côté transpercé du Christ avec le sang et l’eau. « Allez donc : de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, leur apprenant à garder tout ce que je vous ai prescrit. » (Mt 28, 19-20)

 

Pour clore cet exposé trop rapide et trop succinct, je ne peux mieux faire qu’en rappelant quelques-uns des versets de st Jean qui me semblent ici particulièrement à leur place dans ces rapports entre la prière et la mission : « Dieu … a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils, son unique, pour que tout homme qui croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle. Car Dieu n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger le monde mais pour que le monde soit sauvé par lui. » (Jn 3, 16-17)

 

 

 

Entretiens sur la prière

Le dimanche matin dans l’église

Les prêtres de la paroisse vous proposent une série de 8 courts enseignements sur le thème de la prière, entre janvier et avril. Ces conférences seront données dans l’église le dimanche entre 10h15 et 10h45.
Les sujets abordés seront :

  • dimanche 17 janvier : Pourquoi prier ? Dans quelle disposition d’esprit
  • dimanche 24 janvier : La prière vocale
  • dimanche 31 janvier : La prière liturgique
  • dimanche 7 février : Le Christ, parole éternelle du Père
  • dimanche 7 mars : La part de l’homme dans l’oraison
  • dimanche 14 mars : La part de Dieu dans l’oraison et l’acte de foi
  • dimanche 21 mars : L’adoration du Saint-Sacrement
  • dimanche 11 avril : La prière comme acte missionnaire

Conte de Noël en temps de pandémie

Le trente et unième

Par le père Jean Paul Cazes

On sentait bien que ça allait arriver !

Les étoiles ont été allumées et frottées, et briquées ; elles scintillent de toute leur force.
La neige recouvre tous les sapins et fait attention de ne pas peser trop lourd sur les branches.
Les anges répètent les cantiques et les apprennent aux petits nouveaux.
Joseph a changé la paille de la mangeoire et balayé tout le sol.
Marie est allongée sur un gros matelas d‘herbes sèches ; elle tient sous sa main la layette qu’elle a préparée. Souriante, elle chantonne tout doucettement.

Les bergers avaient délégué l’un d’eux qui se tient à l’entrée de la crèche. Il avait hésité un moment : « Qui va garder mon troupeau ? – Bin nous, gros bêta. – C’est qu’il est nombreux c’tannée. – Combien d’têtes ? – Une bonne centaine. – Allez, sois tranquille. Si y’en a une qui manque, même une seule, on ira la r’chercher et on t’la ramèn’ra sur nos épaules. Toi, va garder l’entrée d’la crèche et sois en paix. »

Voilà pourquoi il est là, juste à l’entrée, un coup regardant à l’intérieur, un coup regardant dans la nuit pour accueillir les futurs visiteurs. En attendant, il lit et relit l’édit de César pour bien s’en pénétrer : cette nuit-là, bien que ce soit une grande fête, pas de rassemblement de plus de trente personnes pour les lieux de culte, qu’ils soient grands ou petits. L’édit est strict et ne prévoit aucune exception.

Aucune ?
Aucune !

Bien sûr, ça ne concerne pas les animaux. Mais, pour plus de sûreté, notre berger-portier a demandé à Joseph d’éloigner le bœuf et l’âne qui se tiennent sagement tout au fond.

« Bonjour, berger. – Ah, vous voilà les premiers ! – Oui, on a fait vite ; on est partis tôt hier de Nazareth. – Eh bien, entrez donc au chaud. Puisque vous êtes en famille, vous pouvez rester les uns près des autres. Mais gardez quand même vos masques, on ne sait jamais. »

Un berger arrive. « Salut collègue.  J’te connais pas. D’où c’est qu’ tu viens avec ton agneau ? – Des chênes de Mambré, là où c’que Moïse il a vu le Seigneur qu’a promis un fils à Sara qui pouvait point enfanter. – Oui, j’me souviens. Entre, et place-toi sur la gauche, là où s’ront tous les aut’ bergers avec toi si y’en a qui viendront. »

Oui, les bergers à gauche, bien sûr,  parce que les places de droite, les places d’honneur, sont réservées aux Mages. Ils ont fait savoir qu’ils viendraient. A trois. Ils ont promis de laisser leurs servants, leurs chameliers, leurs majordomes, leurs secrétaires, etc., dehors, car ils connaissent l’édit de César. D’ailleurs, les voilà : notre berger-portier a discerné, au loin, la scintillante caravane qui avance dans la nuit au pas ondulant des dromadaires. Les trois Mages entrent dignement et s’installent. Le portier n’ose pas leur rappeler qu’ils doivent, comme tout le monde, porter leur masque.

Ça commence à faire du monde, là-dedans !
Plusieurs invités arrivent en même temps. Il y a là le prêtre Zacharie qui vient de terminer son office au Temple, sa femme Elisabeth qui tient dans ses bras son fils nouveau-né, le petit Jean.
Le vieillard Siméon s’est excusé : il a attrapé une bonne bronchite ; comme il est une personne à risque, il ne sort pas de chez lui. Il a écrit un petit mot : « Dans huit jours, je serai rétabli et j’attendrai l’Enfant et ses parents dans la cour du Temple. » Bon, se dit le berger-portier, ça fait une place de libérée.
Arrivent, juste à ce moment, des voisins qu’on n’attendait pas ; ils ont été alertés par les anges qui répètent leurs chants. Comme ils avaient fini leurs courses à Bethléem où les commerçants ont ouvert leurs magasins, ils s’étaient dit qu’ils avaient le temps de faire un petit détour, comme ça, par curiosité, jusqu’à la crèche.
« Entrez, entrez bonnes gens. Il y a encore de la place, juste devant le bœuf et l’âne. Comme ça, vous aurez bien chaud. »
Un bruit dans la nuit, beaucoup de voix enfantines, des rires, des chants : toute une classe de Bethléem qui est en vacances. Ils arrivaient en bousculade, derrière leur jeune institutrice. « On peut entrer ? – Oui, oui, bien sûr, mais ne faites pas de bruit. Et donnez-moi votre ballon de foot : je vous le rendrai quand vous ressortirez. »
Le berger-portier se dit en lui-même : si les enfants ne peuvent pas entrer, qui le peut ?
Les anges ont fini de répéter leurs chants; ils ont eu du mal à cause des diverses voix et des trompettes, mais tout va bien : le « Gloire à Dieu » est au point, ainsi que le « Minuit chrétiens ». Leurs délégués entrent, l’archange Gabriel tout sourire en tête, lui qui avait annoncé à Marie, il y a neuf mois, la naissance de son fils.

Tout est donc prêt.
Le berger-portier se penche à l’entrée de la grotte et, par acquit de conscience, respectant l’ordre de César, compte les présents :
Marie et Joseph, deux.
La famille arrivée en premier : cinq
Le berger de Mambré : un
Les Mages : trois, et Zacharie, Elisabeth et Jean, et les voisins, et les enfants, et puis les Anges. Vingt neuf !
« Vingt- neuf, clame joyeusement le berger-portier. Et trente avec moi. L’édit de César est respecté ! »     

 « Mais alors… mais alors … » dit l’archange Gabriel en pâlissant.
« Mais alors … » et il recompte l’assistance.
« Mais alors … » et il jette son regard sur Marie qui attendait.
« Mais alors … on ne peut pas accueillir Jésus ! »

Consternation ! Temps suspendu !
Silence chez les anges au plus haut des cieux !
Etoiles qui se ferment les unes après les autres !
Neige qui commence à fondre en pleurant !
Larmes dans les yeux de Marie !
Aucune exception a dit César.
On est trente ; on ne peut accueillir Jésus !

« Ave César », dit une rude voix à l’extérieur.
Trente regards se tournent vers la voix : un soldat romain se tient sur le seuil.
« Le gouverneur Quirinius, de la part du divin César, annonce que l’édit est modifié. – César renonce à son édit ? dit un des Mages – César ne renonce jamais. Il précise, il fait évoluer ses édits. – Bien, dit un autre Mage. Mais que dit alors cet édit modifié ? – Les nuits du 24 et du 31 décembre sont libres de toute contrainte. »

« Mais alors … mais alors … » balbutie l’archange Gabriel, souriant de nouveau.

Alors Marie mit au monde son fils premier-né.  

 

sdr

Liturgie de la parole à la maison

VIVRE LE DIMANCHE EN CONFINEMENT

 A travers le monde, bien des pays n’ont pas accès à l’Eucharistie tous les dimanches. Certaines communautés chrétiennes attendent plusieurs mois avant le passage d’un prêtre pour avoir la messe. Mais ils cultivent leur désir de l’Eucharistie par des liturgies de la Parole. Chaque dimanche, ils se retrouvent pour prier et sanctifier la journée. Même s’ils n’ont pas l’Eucharistie, ils ne la remplacent pas par autre chose que par la prière.

En ces temps de confinement, nous nous retrouvons en situation de limitation des messes publiques. Cela ne doit pas signifier que le dimanche sert à autre chose qu’à prendre du temps pour le Seigneur, avec tous les chrétiens. D’autant plus que l’évêque ne nous a pas libérés du devoir dominical : nous sommes invités à poursuivre la méditation des Ecritures et l’intercession pour le monde.

De chez vous, vous êtes invités à vous associer à toute votre communauté paroissiale, et à la messe célébrée en privé par vos prêtres, messe qui est éventuellement retransmise. Voici de quoi vous aider à consacrer du temps à approfondir votre relation à Dieu avec toute votre paroisse. Cela permet de n’être pas seulement spectateur mais d’être réellement priant.

Participer à la messe diffusée à la télévision ou sur le site paroissial Saint Pierre Saint Paul Courbevoie

Les prêtres de la paroisse célèbrent, dans la chapelle Saint François d’Assise, le dimanche à 11 heures, la messe qui est diffusée en direct sur la chaîne YouTube.

Vivre une liturgie domestique à partir des textes du dimanche ci-dessous

Si vous êtes plusieurs dans le foyer, il est bon qu’il y en ait un qui conduise la prière. Il est important d’aménager un espace de prière autour duquel se rassembler. Cet espace peut rester en place tout au long de la semaine. Une table, une nappe, une icône ou une croix, un cierge… S’il y a des enfants, la répartition des rôles leur permet de goûter davantage à ce qui se vit.

Vers 12h

Vous pouvez venir seul ou en famille comme en pèlerinage dans votre église saint Pierre-Saint Paul de Courbevoie tout en priant l’Angélus, ou au moins un Je vous salue Marie. Si vous communiez au Corps du Christ, prenez le temps d’une action de grâce.

Liturgie des Heures

Il peut être intéressant de découvrir la liturgie des Heures, au moins les offices suivants :

Textes des dimanches

Notre Seigneur Jésus Christ, roi de l’Univers

Premier dimanche de l’Avent

Deuxième dimanche de l’Avent

Troisième dimanche de l’Avent