Ba 5,1-9 Ps 125(126) Phi 1,4-6+8-11 Lc 3,1-6
Nous voici bien entrés dans le temps de l’Avent depuis une semaine.
Aujourd’hui : 5 décembre. Dans 20 jours, nous fêterons Noël. 20 jours, environ trois semaines. La dernière semaine avant la fête, c’est le tourbillon des achats, des invitations, dans la mesure où les difficultés sanitaires ne nous en empêcheront pas. Tout cela est bien sympathique, surtout si cela permet aux familles de se retrouver et de passer un bon moment. Essayons, dans ce tourbillon, de ne pas oublier ceux qui sont seuls et pour qui Noël risque toujours d’être un moment particulièrement difficile.
Pour une fois, je laisse de côté les très beaux passages bibliques qui nous sont offerts aujourd’hui. Il faudrait un peu de temps pour goûter la poésie du prophète Baruc : peut-être pourriez-vous le relire calmement aujourd’hui ? Il faudrait aussi se laisser bercer par la tendresse de St Paul : il est rare que Paul exprime aussi clairement ses sentiments, alors, profitons-en et, là aussi, vous pourriez peut-être relire calmement ce passage aujourd’hui.
La seule chose que je souhaite vous dire en ce second dimanche de l’Avent est ceci : nous avons encore deux semaines pour préparer notre cœur à Noël. Je parle de deux semaines, car la troisième sera occupée par le tourbillon d’avant la fête.
Donc, deux semaines relativement calmes pour nous préparer. Mettons notre énergie à ne pas rater notre préparation spirituelle de la Nativité.
Comment ? Chacun pourra trouver sa manière de faire, mais je voudrais vous bousculer un peu – et me bousculer moi-même – pour chercher avec ténacité comment nous préparer.
Je vous suggère trois pistes qui sont très classiques.
La piste de la prière :
= durant ces quinze jours à venir, venir à l’église pendant un des moments d’adoration, le mercredi ou le jeudi, pour bénéficier d’un temps de silence devant le St Sacrement ;
= ou bien lire chaque soir l’évangile du lendemain ; on le trouve dans des revues comme Prions en Eglise, Magnificat, ou sur internet.
= participer, un jour ou l’autre, à la récitation du chapelet qui a lieu chaque jour ici-même ;
= rechercher, sur internet, les différentes propositions spirituelles pour l’Avent. Attention : sur internet, il y a du bon et du mauvais. Pour être tranquilles, passez par le site des évêques de France.
Nous avons quinze jours : ne ratons pas la préparation spirituelle de Noël !
La piste de la charité :
= nos boîtes à lettres sont pleines de demandes de dons. Personne, ni moi ni vous, ne peut répondre à tout. De plus, il est probable que chacun de nous soutienne déjà une ou deux œuvres ; mais peut-être faudrait-il être plus généreux que de coutume ?
= ou bien on peut se renseigner auprès d’associations, chrétiennes, ou non, pour découvrir quels sont leurs besoins actuels, qui sont grands ;
= ou bien tout simplement, téléphoner ou écrire à une personne seule, ou mettre un couvert de plus pour la voisine qui passera Noël sans famille.
Nous avons quinze jours : ne ratons pas la préparation spirituelle de Noël !
La piste des sacrements :
= pourquoi pas une bonne confession de Noël ? Pas dans les derniers jours, mais déjà maintenant. Dans les derniers jours, c’est la cohue aux confessionnaux, et vous risquez d’attendre deux heures en grognant. Les horaires et les jours de confession se trouvent dans la feuille paroissiale.
= ou bien, une messe de semaine, le jour où cela est possible
= ou bien, tout simplement, préparer soigneusement les messes dominicales en lisant, la veille, les textes bibliques.
Nous avons quinze jours : ne ratons pas la préparation spirituelle de Noël !
J’espère que vous voudrez me pardonnerez cette espèce d’inventaire à la Prévert, fort incomplet, d’ailleurs. Il n’est là que pour inciter à chercher notre propre manière de préparer spirituellement Noël au cours des quinze jours de calme relatif qui sont devant nous.
Il y a quelques années, en m’inspirant librement de l’évangile d’aujourd’hui, j’ai composé un petit poème. Je l’ai intitulé « Noël raté ». Je vous le donne pour que, justement, Noël ne soit pas raté. Vous le verrez : certains noms ne sont plus d’actualité ; vous saurez les remplacer.
L’an deux de la présidence de Donald Trump,
Vladimir Poutine étant toujours au pouvoir en Russie,
Emmanuel Macron en France,
Jacques Kossowsky, maire de Courbevoie,
le Saint Père étant le Pape François,
Michel, archevêque de Paris,
et Matthieu évêque de Nanterre,
la Parole de Dieu fut adressée à…
A qui donc ?
Elle est adressée, mais qui veut l’accueillir ?
Pourtant, ce n’est pas le désert, ici !
Qui, à la Défense,
qui au CNIT, qui aux Quatre Temps
veut accueillir la Parole que Dieu,
aujourd’hui comme avant,
adresse aux hommes ?
Ah, Seigneur, nous n’avons pas le temps
d’accueillir ta Parole.
Mais pourquoi donc ?
Parce que, dans le brouhaha commercial,
nous préparons le réveillon de Noël.