Homélie du 24-25 décembre 2025   NOËL

 

 

par le Père Jean Paul Cazes


Nous y voici enfin !

Nous voici à ce Noël si attendu par les enfants, si désiré bien que si fatigant pour les mères de famille, si redouté par les personnes seules et malades.

 

Depuis plusieurs jours, je me suis interrogé sur ce que j’allais vous dire ;

vous savez tout sur la naissance de Jésus ;

vous savez l’attente du Messie par le peuple juif ;

vous savez l’Annonciation  à Marie et l’annonciation à Joseph ;

vous savez le chant des anges et la présence des bergers suivis, à quelques semaines près, par les mages venus d’Orient.

Je n’ai rien à vous apprendre au sujet de ces événements.

Par contre, aujourd’hui, j’aimerais vivre un temps de silence avec vous.

 

Ne rien avoir à vous dire c’est, d’une certaine manière, ressembler àJésus enfant. Jésus est « infans » comme on dit en latin, c’est à direqu’il ne parle pas.

Il ne dit rien, mais son silence nous force à tendre l’oreille pour comprendre son langage.

Il est toute confiance entre les bras de ses parents.

Il est venu par amour et il est entouré de l’amour de Marie et de Joseph.

Il est né dans la nuit de Galilée qui est le symbole de toutes nos nuits, y compris nos nuits de la foi.

 

J’aimerais rester en silence avec vous, auprès de lui.

J’aimerais, comme Marie et comme Joseph, et quelques jours plus tard comme Syméon, tenir l’Enfant dans mes bras.

Tenir Jésus dans les bras, comme nous le tiendrons dans nos mains, ou sur nos lèvres, tout à l’heure, pour celles et ceux qui communieront.

Pour tous, que nous ayons communié ou non, le sentir par l’intermédiaire de son voisin lorsque nous nous donnerons le geste de paix, ce geste si vite esquissé, si timide souvent. Mais geste qui dit plus que toute parole que nous n’avons pas mieux à nous souhaiter que la Paix en (cette nuit / en ce jour) de la naissance de celui qui s’appelle Prince de la Paix.

 

Dans le silence de (cette nuit /de ce jour ), dans cette paix échangée, nous serons cœur à cœur avec lui, et c’est bon ! Car, que dire d’autre que des mots qui sont usés à force d’être utilisés comme paix, amour, justice, confiance, sourire, joie, mais des mots qui retrouvent sens et vigueur au contact de ce tout petit né de Marie ? Ces mots, nous en avons tellement besoin, ils nous manquent tellement !

 

Suis-je en train de rêver ? C’est possible. Mais je n’ai pas à vousparler de l’état du monde. Je n’ai pas à prendre le rôle du journal télévisé. J’ai à vous dire que l’amour est la réalité du monde la plus réaliste, la plus forte, la plus révolutionnaire. Et cette réalité est tout entière concentrée dans ce tout petit qui est notre grand Dieu et que Marie tient dans ses bras ; elle nous le tend, elle le tend à chacun de nous.

Ne le refusons pas. Acceptons-le, d’une manière ou d’une autre. Ce sera pour certains par le pain de l’eucharistie ; pour d’autres, par le geste de paix ; pour d’autres encore par un chant qui leur mettra les larmes aux yeux. On peut pleurer de joie.

 

Un enfant nous est né, un fils nous est donné : c’est la source de vie la plus puissante et la plus pure. Celle dont nous avons besoin, celle que Dieu notre Père nous offre continuellement comme pain de vie.

 

Ce soir (Aujourd’hui), grâce à Jésus, je vous souhaite l’amour.